Enlèvement crypto : le commanditaire présumé interpellé au Maroc

Une arrestation clé dans la série d’enlèvements crypto

Badiss Mohammed Bajjou, Franco-marocain de 24 ans, a été interpellé le mardi 3 juin au nord du Maroc à la demande des autorités françaises. Visé par plusieurs mandats d’arrêt internationaux et une fiche rouge Interpol, il est soupçonné d’avoir commandité une série d’enlèvements violents contre des rançons en cryptomonnaie, survenus en France depuis 2023.

Source : Interpol

Originaire du Chesnay (Yvelines), il aurait ordonné un premier rapt dès l’été 2023, lorsque la mère d’un entrepreneur a été enlevée à son domicile à Élancourt. La rançon demandée à son fils était exigée en cryptomonnaie. L’enquête de la police judiciaire de Versailles avait alors conduit à la mise en examen de deux jeunes exécutants.

Mais c’est surtout depuis fin 2024 et au cours du premier semestre 2025 que Badiss Mohammed Bajjou aurait intensifié ses activités.

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Il apparaît désormais comme l’un des cerveaux de l’enlèvement de David Balland , cofondateur de Ledger , la société française spécialisée dans les portefeuilles crypto. Ce dernier a été séquestré près de deux jours, mutilé, et une rançon de près de 3 millions d’euros en cryptomonnaies a été transférée avant que les fonds soient partiellement bloqués par les autorités. Neuf personnes ont été mises en examen dans cette affaire, mais les donneurs d’ordre restaient jusqu’ici hors de portée.

Un réseau très structuré visant les cryptomonnaies

Les autorités françaises suspectent Badiss Mohammed Bajjou d’être à la tête d’un réseau structuré, également lié à un autre suspect franco-marocain, quadragénaire, identifié via l’analyse des flux de cryptomonnaies, mais restant pour l’heure en liberté. Les exécutants qui menaient les opérations violentes étaient souvent des jeunes recrutés sur les réseaux sociaux.

Ce réseau aurait ordonné un grand nombre d'enlèvement de personnalités du monde des cryptos. Après celui de David Balland, il y avait également eu une tentative de kidnapping visant un fiscaliste possédant des cryptomonnaies, déjouée près de Lyon ; et en mai dernier, la séquestration du père d’un jeune investisseur en cryptos et poker en ligne. À Paris, une tentative d’enlèvement a de plus visé la fille du PDG de Paymium, plateforme française d’échange de cryptomonnaies.

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Malgré l’arrestation au Maroc, de nombreux obstacles judiciaires subsistent. Le suspect aurait obtenu la nationalité marocaine, or le pays n’extrade pas ses ressortissants. La France espère néanmoins qu’un jugement puisse avoir lieu sur place. « Je remercie sincèrement le Maroc pour cette arrestation qui montre l’excellente coopération judiciaire entre nos deux pays, en particulier contre la criminalité organisée », a déclaré Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, sur X.

Source : Le Parisien