Une crypto pour Instagram ? Pourquoi le projet de Meta inquiète

Meta aurait relancé ses projets de cryptomonnaie pour Instagram et Facebook. Après une première tentative avortée il y a quelques années, Mark Zuckerberg envisagerait d’intégrer les cryptomonnaies à ses réseaux sociaux.

Une crypto pour Instagram et Facebook ?

Mark Zuckerberg ne compterait pas en rester là. Le dirigeant de Meta aurait relancé ses projets de lancer une cryptomonnaie , trois ans après avoir abandonné une précédente initiative en ce sens. Cette crypto pourrait notamment être utilisée pour les paiements sur ses réseaux sociaux, Instagram et Facebook.

Le Sénateurs Elizabeth Warren et Richard Blumenthal ont pointé du doigt cette nouvelle intiative. Ils ont écrit à Mark Zuckerberg afin de demander des explications sur le sujet, évoquant « des informations troublantes »

« L’émission ou le contrôle de leurs propres monnaies privées, comme un stablecoin, par des entreprises de la Big Tech menacerait la concurrence dans l’ensemble de l’économie, éroderait la vie privée financière et transférerait le contrôle de la masse monétaire américaine à des plateformes monopolistiques ayant déjà abusé de leur pouvoir », ont écrit les sénateurs dans une lettre adressée à Mark Zuckerberg mercredi. « Compte tenu de ces préoccupations majeures, et de l’échec précédent de Meta dans sa tentative de lancer un stablecoin, nous demandons des informations sur les projets actuels de Meta et ses réflexions concernant une nouvelle initiative dans le domaine des stablecoins. »

Le Sénateurs évoquent notamment des informations selon lesquelles Meta serait en discussions avec des entreprises crypto dans le but d’intégrer les stablecoins dans les paiements. Cela concernerait notamment les micro-paiements sur Instagram.

Surtout, Meta a récemment recruté un ancien dirigeant de Ripple (XRP), Ginger Baker, pour gérer le projet de stablecoins. Ripple Labs possède en effet une expérience importante en la matière, puisque la compagnie a lancé le stablecoin RLUSD en décembre dernier.

Il reste toutefois à déterminer si Meta envisage de lancer son propre Stablecoin, ou lancer un partenariat pour utiliser une cryptomonnaie existante.

L’initative de Meta inquiète

Comme l’ont évoqué les deux sénateurs, le fait que Meta puisse lancer son propre stablecoin présente un certain nombre de risques. La compagnie dirigée par Mark Zuckerberg est déjà très puissante, puisqu’elle compte 3,5 milliards d’utilisateurs à travers le monde. Et disposer de sa propre monnaie lui donnerait encore plus de pouvoir.

Les politiques citent notamment le risque de voir Meta exploiter les données dont elle dispose sur ces derniers pour manipuler les prix ou vendre des informations à des tiers, ou encore faire de la publicité intrusive, ou encore vendre des information.

Un extrait de la lettre des Sénateurs à Mark Zuckerberg.

Ils ont également rappelé que les stablecoins représentent un risque systémique, et que le fait que Meta dispose d’une monnaie privée pourrait constituer une menace sérieuse en termes de blanchiment d’argent, de protection des consommateurs et de sécurité nationale.

Les deux Sénateurs ont ainsi demandé à Mark Zuckerberg des informations détaillées avant le 17 juin. Ils lui demandent entre autres de préciser en quoi ces projets diffèrent des précédentes tentatives menées avec Libra et Diem.

En 2019, la compagnie qui était encore nommée Facebook avait lancé le projet Libra. Il s’agissait d’un stablecoin garanti par un panier de monnaies FIAT et gérée par un consortium composé de grandes entreprises bancaires et de la tech. Visa, Mastercard, Uber, PayPal, Stripe et Spotify était ainsi impliqués.

Mais les incertitudes juridiques et l’opposition des dirigeants politiques de l’époque avaient eu raison du projet.

L’intiative de Meta s’inscrit dans une tendance de fonds liée au fait que le cadre juridique est de plus en plus clair concernant les stablecoins. En effet, une loi baptisée GENIUS Act est en cours d’étude par les représentants, et devrait être votée définitivement très prochainement.

Elle oblige notamment les stablecoins à être garantis par des fonds en dollars ou monnaies équivalentes, ou encore aux émetteurs de se soumettre à des audits réguliers.

Source :  Sénat américain

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