Été brûlant : ces trois cryptomonnaies qui pèsent lourd dans la balance énergétique

Bitcoin, Litecoin et Ethereum Classic : les plus gros consommateurs du secteur

En tête du classement, sans surprise, on retrouve Bitcoin (BTC). Malgré les années et les progrès techniques, le roi des cryptomonnaies reste aussi le roi de la consommation électrique. En 2025, son réseau mobilise à lui seul environ 176 TWh par an, selon les dernières estimations du Cambridge Centre for Alternative Finance. Pour donner un ordre d’idée, cela équivaut à peu près à la consommation annuelle d’un pays comme la Suède. Ce niveau élevé s’explique par son consensus de preuve de travail (PoW), qui nécessite une puissance de calcul considérable et, donc, une quantité massive d’électricité.

Litecoin (LTC), de son côté, fonctionne également sous PoW avec un algorithme différent (Scrypt), mais son réseau affiche un volume d’activité bien moindre. Résultat : une consommation estimée à 3,2 TWh par an. C’est nettement inférieur à au roi des cryptomonnaies, mais cela reste significatif. À l’échelle d’un petit pays ou d’une industrie, ce chiffre peut paraître lourd, surtout quand on sait que la valeur totale du réseau Litecoin reste modeste comparée aux leaders du marché.

Enfin, Ethereum Classic (ETC), l’héritier direct de l’ancien modèle Ethereum avant sa transition vers le proof-of-stake, continue à miner sous PoW. En 2025, son empreinte énergétique tourne autour de 1,7 TWh par an. Si cette consommation peut sembler marginale, elle souligne qu’au-delà de Bitcoin, certains réseaux persistants parfois perçus comme secondaires continuent d’utiliser des protocoles énergivores sans adopter de solution alternative.

Cryptomonnaies : un tournant vers un mix plus durable

Si ces chiffres donnent le vertige, il faut néanmoins nuancer. Ces dernières années, le secteur des cryptomonnaies a connu une évolution notable dans la manière dont l’énergie est produite et utilisée . Une étude publiée en avril 2025 par le Cambridge Centre for Alternative Finance révèle que 52,4 % de l’énergie consommée par le minage de Bitcoin provient désormais de sources dites durables. Ce chiffre inclut 42,6 % d’énergies renouvelables (hydroélectricité, solaire, éolien) et 9,8 % d’énergie nucléaire. En 2022, cette part n’était que de 37,6 %. Une progression lente, mais réelle.

L’autre évolution clé concerne la chute du charbon. En 2022, il représentait encore plus d’un tiers du mix énergétique des mineurs de Bitcoin. En 2025, sa part est tombée à 8,9 %, au profit du gaz naturel, désormais à 38,2 %. Si le gaz reste une énergie fossile, son intensité carbone est nettement inférieure à celle du charbon. Ce basculement énergétique est le résultat de la migration des fermes de minage cryptomonnaies vers des régions où l’électricité est soit plus verte , soit moins chère, souvent les deux.

L’impact de ce changement est visible dans les chiffres : l’empreinte carbone annuelle du réseau Bitcoin est désormais estimée à environ 39,8 millions de tonnes de CO₂, en baisse relative par rapport aux niveaux de 2022. Cette transition énergétique progressive, bien qu’imparfaite, est essentielle pour la viabilité à long terme de l’écosystème. 

Morale de l’histoire : À force de miner le futur, certains brûlent le présent.