8 portefeuilles, 8,6 milliards, des messages cryptés : que cache le transfert des 80 000 BTC ?

Le 4 juillet 2025, le jour de la fête nationale pour les États-Unis, 80 000 BTC – soit près de 8,6 milliards de dollars – ont été déplacés depuis huit portefeuilles inactifs depuis plus de 14 ans. Chacun contenait exactement 10 000 BTC. Mais l’opération ne s’est pas contentée d’un simple transfert : elle a été orchestrée comme une mise en scène avec des messages cryptés qui pose le doute sur l’origine de la transaction.

Quatre messages énigmatiques

Ces adresses étaient des “fossiles” de l’ère Bitcoin, créées entre 2010 et 2011 , toutes au format P2PKH, un standard ancien aujourd’hui considéré comme vulnérable. La réactivation de ces wallets, synchronisée à la seconde près, constitue le plus gros mouvement unique de BTC jamais enregistré.

Juste avant la transaction, quatre messages ont été inscrits via OP_RETURN dans la blockchain :

“LEGAL NOTICE” – Une déclaration affirmant la « prise de possession » des fonds. La déclaration a un jargon qui ressemble énormément à celui utilisé lors des saisies immobilières.

“Not abandoned? Prove it” – Un ultimatum invitant les anciens propriétaires à prouver leur légitimité en signant une transaction avant le 5 octobre 2025.

Lien vers un site détaillant la procédure de réclamation selon la doctrine de l’abandon de la constitution américaine.

“4 8 15 16 23 42” – Les fameux “Lost Numbers”, référence directe à la série Lost, où ces chiffres symbolisent le contrôle et le destin.

L’un des portefeuilles de destination contenait même le mot “fuck” dans sa suite de caractères, un indice supplémentaire que chaque détail a été pensé comme un statement artistique et technique.

Hypothèse centrale : l’exploitation d’une faille cryptographique

De nombreux experts penchent pour l’hypothèse d’un exploit inédit : une vulnérabilité partagée par ces portefeuilles anciens, peut-être liée à une génération défaillante des clés privées au début des années 2010 (problèmes d’entropie, générateurs pseudo-aléatoires faibles). Si cela se confirmait, il s’agirait d’un événement historique, remettant en cause le dogme de l’inviolabilité des clés Bitcoin .

🔍 Deep Dive: 80K BTC ($8.6B) Moved After 14 Years

📌 Facts:

• 80,000 #BTC mined in 2011 (Satoshi-era) transferred to new bech32 (SegWit) addresses on July 4, 2025. Original cost:
• Zero sell signals: Funds not sent to exchanges. Market dipped briefly… pic.twitter.com/7Wmib6Zvr7

— Crypto Antony (@magnumincor) July 7, 2025

Cette opération a réveillé le spectre des portefeuilles attribués à Satoshi Nakamoto. Si la méthode utilisée ici s’applique plus largement, 1 million de BTC dormants pourraient être en danger.

La stratégie juridique

Pour légitimer leur prise, les auteurs ont semblé bâtir une procédure quasi légale :

• Une déclaration publique de possession.
• Un délai de 90 jours pour contester.
• La référence à la doctrine de l’abandon et à la prescription acquisitive (adverse possession).
• Un site détaillant les étapes à suivre.

Cette couverture juridique sophistiquée laisse penser que l’entité se prépare à d’éventuelles poursuites ou enquêtes.

Signaux aux initiés

La subtilité ne s’arrête pas là. Dès le 2 juillet, l’entité a envoyé exactement 548 satoshis sur l’adresse officielle de Counterparty, protocole OG de Bitcoin. Ce montant correspond au dust threshold historique – un code connu des premiers utilisateurs. C’est un message clair : “Nous faisons partie des pionniers”.

Enfin, le site mentionne 733 Third Avenue, l’adresse new-yorkaise liée à EisnerAmper, un grand cabinet d’enquêtes cryptos, et aux bureaux où travailla Gary Alford, l’homme qui a démasqué Ross Ulbricht, fondateur de Silk Road. Un défi à peine voilé aux enquêteurs ? “Saurez-vous me retrouver ?”

Et maintenant ?

À la rédaction de cet article, personne ne peut affirmer avec certitude qui se cache derrière cette opération hors norme. Plusieurs scénarios sont envisageables pour la suite :

• Liquidation massive après le 5 octobre, avec un impact majeur sur le cours .
• Révélation publique de la faille exploitée.
• Conservation purement démonstrative des fonds.
• Migration d’autres portefeuilles anciens dans la foulée.

Exploit cryptographique, performance artistique ou reprise légitime de fonds oubliés ? Le mystère reste entier.

Source : Memepool

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