La société d’investissement Canary Capital a déposé jeudi une demande d’enregistrement (formulaire S-1) auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis pour un fonds négocié en bourse (ETF) adossé à INJ , incluant un mécanisme de staking.
Le token INJ est utilisé pour la gouvernance, le staking et comme token utilitaire du protocole Injective, une blockchain de couche 1 spécialisée dans les applications de finance décentralisée (DeFi).
L’un des principaux objectifs de ce fonds est de générer des revenus issus du staking, en fournissant des services de validation à travers une « plateforme de staking approuvée », peut-on lire dans le document déposé.
Canary Capital avait déjà créé un trust basé au Delaware en juin pour soutenir ce projet d’ETF basé sur le staking d’Injective, signalant ainsi son intention de lancer ce véhicule d’investissement sur l’altcoin. La demande représente une nouvelle initiative dans la série de dossiers ETF liés aux altcoins déposés aux États-Unis.
Cette démarche reflète également le rapprochement entre la finance traditionnelle et la finance décentralisée (DeFi). Ce phénomène s’est accéléré depuis que la SEC a indiqué que les récompenses de staking doivent être considérées comme des revenus — et non comme des opérations sur titres soumis à la fiscalité des plus-values —, ouvrant ainsi la voie à une participation plus active des gestionnaires d’actifs via le staking délégué.
La frontière entre TradFi et DeFi s’estompe, divisant la communauté crypto
La finance traditionnelle (TradFi) et la finance décentralisée convergent de plus en plus , estime Nelli Zaltsman, responsable de l’innovation dans les paiements blockchain chez Kinexys, une plateforme de tokenisation d’actifs réels lancée par JPMorgan.
Lors du RWA Summit 2025 à Cannes, Zaltsman a affirmé que la distinction entre ces deux univers pourrait disparaître complètement dans les prochaines années.
Cette fusion entre finance numérique et traditionnelle permettrait aussi aux investisseurs particuliers d’accéder à des actifs jusqu’ici réservés aux professionnels, comme le capital-investissement. Une évolution qui brouille la ligne entre investisseurs accrédités et non accrédités, selon Christopher Perkins, président de CoinFund, interrogé par Cointelegraph.
D’autres acteurs du secteur estiment que ce rapprochement est inéluctable et qu’il favorisera l’adoption massive des actifs crypto à travers l’unification de ces deux mondes. Mais cette perspective optimiste ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté.
« Les institutions et les ETF sont une mauvaise nouvelle pour les cryptos », a écrit l’investisseur Nick Rose sur X. « Tout le monde se réjouit des afflux comme s’il s’agissait d’argent gratuit, mais Wall Street ne HODL pas. Ils couvrent les risques, font tourner les actifs et vendent dès que leurs modèles leur disent de sortir. »
« Les institutions gèrent leur exposition, prennent leurs profits, rééquilibrent leurs portefeuilles… La crypto n’a pas été conçue pour les résultats trimestriels », a-t-il ajouté.