Le Vietnam passe au Web 3.0 : une blockchain nationale pour l’identité et les données publiques

Le Vietnam vient de se positionner en pionner du Web 3.0 au niveau étatique. En effet, le pays lance officiellement lancé NDAChain. Une blockchain de service publique destinée à devenir l’infrastructure de confiance pour l’identité numérique des citoyens. En d’autres termes, un signal fort envoyé à l’écosystème Web3 mondial.

Une infrastructure stratégique au cœur de l’État numérique

C’est l’aboutissement d’un projet conduit par la National Data Association (NDA) et opérée par le Ministère de la Sécurité publique. En effet, NDAChain se positionne comme le socle technologique de la future architecture numérique du pays.

Un système disruptif qui vise à remplacer les systèmes centralisés jugés vulnérables aux cyberattaques. En portant ainsi la gestion des données publiques sur la blockchain, le Vietnam fait le choix d’une solution évolutive et mieux intégrée aux standards internationaux.

D’ailleurs, Nguyen Huy, directeur technologique de la NDA, annonce déjà que cette infrastructure apporte une meilleure protection des données vivantes du pays. À terme, elle est donc appelée à devenir un élément critique de l’économie numérique vietnamienne.

Une architecture hybride entre centralisation et décentralisation

À l’opposé d’écosystèmes comme Ethereum ou Solana, NDAChain repose sur une architecture hybride. Celle-ci associe contrôle institutionnel et technologie décentralisée. En fait, le réseau est structuré autour de 49 nœuds validateurs.

Dans un premier temps, ses nœuds sont opérés, d’une part, par des organismes d’État dont le ministère de l’Intérieur. De l’autre côté, on y retrouve de grandes entreprises privées locales telles que Zalo, SunGroup, Masan ou Sovico.

Le protocole de consensus adopté est un Proof-of-Authority (PoA) renforcé par des preuves à divulgation nulle de connaissance (ZKP). C’est un choix délibéré qui combine efficacité, confidentialité et transparence contrôlée. Cette gouvernance en consortium permet d’assurer la traçabilité des transactions tout en gardant la main sur les accès et les usages.

NDA DID : vers une identité numérique décentralisée

Dans la foulée, le gouvernement vietnamien met déjà en service la carte d’identité décentralisée sur la NDAChain. Appelée NDA DID, elle introduit un système d’identité numérique reprenant les principes de la décentralisation. Grâce à ce dispositif, chaque citoyen peut désormais accéder à des services publics et privés de façon sécurisée. Et ce, tout en conservant le contrôle sur leurs données personnelles.

Il y a également l’application NDAKey dont le concours permettra, par exemple, la signature de contrats ou la réalisation d’actes légaux sans délai. En outre, l’ensemble du système garantit également des vérifications d’identité instantanées. In fine, c’est un environnement dans lequel les risques d’ usurpation d’identité sont drastiquement réduits. En matière de cybersécurité, c’est un tournant majeur pour le pays.

Des cas pratiques multiples dans tous les secteurs clés

La plateforme NDAChain ne se limite pas à l’identité. Elle a vocation à devenir un réseau transversal, interopérable avec les systèmes des secteurs publics et privés :

• e-gouvernement, pour certifier les documents administratifs
• santé, pour stocker et authentifier les données médicales
• éducation, pour la certification des diplômes
• finance, pour automatiser les audits et règlements
• logistique, pour tracer les flux inter-entreprises en temps réel

L’ensemble des parties prenantes accédera donc à une source d’information vérifiable en temps réel. De nombreux pays occidentaux s’interrogent encore sur la place des technologies décentralisées dans les infrastructures critiques. Avec cette initiative, le Vietnam pose un précédent d’usage étatique de la blockchain.

Source : SGGP

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