Vitalik Buterin met en garde contre l’intégration prématurée de l’IA dans la crypto

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Vitalik Buterin a multiplié les avertissements sur le sujet. Intégrer l’intelligence artificielle trop vite dans la crypto serait une erreur majeure. Bien entendu, derrière les propos du co-fondateur d’Ethereum, il y a une conviction : blockchain et IA sont deux révolutions, mais leur fusion prématurée risque de fragiliser l’écosystème au lieu de le renforcer.

Pas de précipitation

À l’EthCC 2025, Buterin a calmé les ardeurs d’un secteur qui s’emballe. Non, il n’est pas opposé à l’IA. Mais il juge dangereux de vouloir greffer cette technologie encore instable sur des systèmes décentralisés qui reposent eux-mêmes sur des équilibres délicats.

Les risques ? Gouvernance biaisée, confidentialité mal protégée, perte de contrôle utilisateur. Autrement dit, tout ce que la blockchain est censée éviter.

Il a pointé du doigt l’opacité de certains modèles d’IA, souvent centralisés, qui risquent de miner l’un des fondements de la crypto : la décentralisation. Aussi, a-t-il rappelé que certaines solutions déjà bancales (sur des Layer-2 ou des DApps) deviendraient des bombes à retardement si on leur ajoutait une couche d’IA mal maîtrisée.

Le dilemme technique et philosophique

Pour Buterin , la robustesse en crypto tient à trois valeurs simples : transparence, vérifiabilité, simplicité. L’IA, si elle n’est pas intégrée avec rigueur, menace chacune d’elles.

Un exemple ? La gouvernance décentralisée. L’idée de confier la gestion de DAO à des modèles d’IA séduit certes sur le papier. Cependant, qu’en est-il des biais algorithmiques, des attaques adversariales ou de la corruption des données ? Un protocole crypto n’a pas le luxe d’expérimenter à l’aveugle.

Même inquiétude du côté de la confidentialité. Au sein d’une industrie où la moindre faille peut coûter des milliards, l’ajout d’IA « boîte noire » pourrait créer des brèches difficiles à colmater. D’où son appel à privilégier des architectures immuables (comme l’HTML statique sur IPFS) et à s’appuyer sur la cryptographie de pointe avant d’envisager des intégrations plus complexes.

L’IA, nouvelle bulle spéculative ?

Buterin voit un autre danger : l’hyper-volatilité du marché de l’IA. En effet, l’explosion des capitaux et de l’attention médiatique autour de l’intelligence artificielle risque, selon lui, d’éclipser la crypto… ou pire, de l’entraîner dans une bulle incontrôlable.

Alors, le mélange des deux marchés déjà instables pourrait amplifier les secousses. Imaginez des tokens dont la gouvernance serait confiée à des modèles opaques, soumis à la mode ou aux erreurs techniques. L’effet domino risque d’être dévastateur.

Pas de rejet, mais une méthode

Buterin ne prône pas la méfiance aveugle. Au contraire, il invite à préparer le terrain avec sérieux. Tester, auditer, sécuriser. Explorer la cryptographie résistante aux abus, développer des IA explicables et compatibles avec la décentralisation.

L’idée, c’est de poser des fondations solides avant de rêver d’applications flamboyantes. Il ne s’agit donc pas d’un non catégorique à l’IA, mais d’un « pas encore ». La différence est claire.

En peu de mots, Buterin se positionne comme la voix de la prudence. L’IA pourrait enrichir la crypto. Mais pour lui, la vraie innovation ne se joue pas dans la course à qui intégrera l’IA le plus vite. Elle se joue dans la capacité à le faire sans sacrifier les piliers fondateurs de l’écosystème : transparence, simplicité, résilience et décentralisation.

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